La visite de contrôle annuelle chez le gynécologue, c’est un peu le rendez-vous qu’on reporte tout le temps à plus tard. L’idée d’aller patienter, bien souvent pendant des heures, dans un cabinet plein à craquer n’encourage pas. Les femmes enceintes qui accouchent n’attendent pas, et les gynécologues sont par conséquent souvent en retard. Si en plus vous savez qu’un frottis vaginal fait partie du programme, vous repoussez encore plus. Pourtant, le frottis vaginal est un examen très important pour la femme. A l’occasion de la Journée de la santé sexuelle, graine de vie fait le point sur son importance.
Le frottis vaginal: qu’est-ce que c’est?
Le frottis vaginal, aussi connu sous le nom de frottis cervico-utérin ou cervico-vaginal ou simplement cervical, est un examen gynécologique durant lequel des cellules du col de l’utérus sont prélevées à l’aide d’un goupillon (sorte de long coton-tige spécial) et analysées par un laboratoire. Ce dernier cherchera à savoir si le prélèvement contient des cellules précancéreuses voire même cancéreuses sur le col de l’utérus.
Dans le cas où les résultats du frottis ne seraient pas bons, le médecin peut demander à procéder à des examens plus poussés (biopsie, test viral) et proposer des traitements adaptés.
Pourquoi faire cet examen régulièrement
Le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est un cancer silencieux. Si quelques symptômes peuvent apparaître (saignements vaginaux anormaux, douleurs dans la région pelvienne, ou pertes vaginales inhabituelles), bien souvent, rien ne laisse présager qu’il se développe chez la femme. Et souvent lorsque les symptômes sont là, il est déjà trop tard. Le seul moyen de dépister les premiers signes (cellules cancéreuses) ou les signes précurseurs de ce cancer (cellules anormales pouvant potentiellement devenir cancéreuses, c’est à dire cellules précancéreuses) et de pouvoir mettre en place les traitements nécessaires à temps: le frottis vaginal.
Le cancer du col de l’utérus peut, entre autres, être causé par la présence de papillomavirus (HPV). Le HPV, Human Papillomavirus, maladie sexuellement transmissible, est un virus très contagieux. Si la vaccination est désormais possible, le vaccin ne protège pas de tous les virus pouvant causer le cancer du col de l’utérus. Il protège la femme contre les souches responsables des ¾ des des cancers du col de l’utérus. Sa protection n’est donc pas complète et ne dispense pas d’un suivi rigoureux. Et donc de faire des frottis réguliers.
Il faut d’ailleurs savoir que le HPV est présent chez environ 80% de la population (hommes et femmes confondus) sexuellement active, à un moment donné de leur vie. Dans 90% des cas, le corps l’élimine seul dans les 2 années, et une grande majorité de ces virus ne cause pas le cancer du col de l’utérus.
Fréquence de l’examen
Auparavant, il était conseillé aux femmes de faire cet examen dès 20 ans et tout au long de la vie sexuelle active (y compris les femmes d’âge plus avancé), et à intervalles réguliers, tous les 2 ans au minimum. Certains conseillaient même de pratiquer cet examen tous les ans.
Mais les modalités du dépistage des lésions précancéreuses du col ont récemment changé :
- Dépistage recommandé à partir de l’âge de 25 ans;
- Entre 25 et 30 ans, deux frottis à un an d’intervalle puis un tous les 3 ans ;
- Entre 30 et 65 ans, le dépistage commence par une recherche de Papillomavirus.
N’hésitez pas à demander à votre gynécologue quelle fréquence conviendra le mieux à votre situation.
Frottis vaginal chez le gynécologue: comment ça se passe?
Beaucoup de femmes n’aiment pas trop se rendre chez le gynécologue. Quelle qu’en soit la raison, il vous faut surpasser cette barrière: le frottis vaginal est important. Tout comme l’est un suivi régulier de cette partie de votre corps.
Si la procédure n’est pas des plus agréables, elle reste simple, rapide et ne doit pas être douloureuse:
- La femme s’installe sur la table d’examen, les pieds dans les étriers prévus à cet effet;
- Le médecin introduit le spéculum dans le vagin de la femme afin de pouvoir observer le col de l’utérus;
- Puis à l’aide d’un coton-tige spécial, il prélève quelques cellules du col de l’utérus. Une gêne peut être ressentie à ce moment-là, mais le geste ne doit pas être douloureux. S’il l’est, n’hésitez pas à le faire savoir au médecin;
- Une fois le prélèvement effectué, le spéculum est retiré.
Ce prélèvement peut être pratiqué dans le cabinet de votre médecin ou directement dans certains laboratoires. A vous de voir où vous vous sentez plus à l’aise.
Il est conseillé aux femmes s’apprêtant à réaliser ce prélèvement:
- de le faire en dehors de la période de règles;
- d’éviter d’avoir des rapports sexuels dans les 2 jours qui précèdent;
- d’éviter de pratiquer une toilette intime trop poussée ou des douches vaginales;
- de préciser au médecin si vous suspectez avoir une infection vaginale (démangeaisons ou pertes anormales)
L’attente des résultats, qui prennent en général quelques jours, est souvent source d’angoisse. Mais sachez que l’évolution entre une lésion précancéreuse et un cancer du col de l’utérus peut prendre jusqu’à 15 ans. Détecté à temps, tout résultat anormal permettra une prise en charge rapide et un traitement efficace.
N’hésitez pas à prendre contact avec votre gynécologue au plus vite si vous n’avez jamais fait cet examen. Si votre dernier frottis remonte à plus de 2 ou 3 ans, il est grand temps de prendre rendez-vous.